Nos amis les bêtes
La vie en Afrique est peuplée de multiples bêtes et bestioles en tout genre… outre les chèvres qui manquent de tomber dans des puits, les moutons hauts sur pattes et sans poils, les poules, les chiens, les chats, les ânes , les chevaux et les cochons -très nombreux malgré une population essentiellement musulmane, il paraît qu’ils sont là pour la communauté chrétienne mais leur reproduction est moyennement contrôlée- qui courent librement les rues nous avons affaire à plein de bestioles des plus sympathiques. David ne peut pas voir passer un troupeau de zébus sans s’exclamer « des steak s» avant de rectifier devant la maigreur des bêtes « du carpaccio ! ». Un vieux monsieur a entre autre proposé à Mathilde de lui offrir une chèvre, ce à quoi, lorsqu’elle a répondu qu’elle ne pourrait pas la ramener en France, il a répondu que c’était pour l’égorger et la manger. On n’a pas accepté le cadeau malgré ça…
Sur le chantier, nous avons croisé un mille pates qui, croyez-le ou non, est capable d’effectuer un saut périlleux arrière des plus remarquables avant de se rouler en boule par terre. Une pauvre mouche à longuement œuvré à faire son nid dans l’un des tas de sable du chantier avant que son habitat tout neuf ne soit détruit par nos pelletées… Plus dangereux par contre, nous avons aussi eu le droit à un scorpion que les ouvriers ont laissé partir après l’avoir rendu inoffensif en lui coupant le dard.
Bien sûr, nous nous faisons chasser par les moustiques qui semblent avoir une affection particulière pour nos chevilles, mais lorsque d’autres bestioles rentrent, les instincts de chasseurs de David en manque de viande se réveillent.
Une après-midi est entré chez nous une sorte d’immense cloporte. David se précipitant sur la première tong qui passait par là, lui donne de grand coup, mais l’insecte n’avait pas l’intention de se laisser faire aussi facilement. Il s’est mis sur le dos et a commencé à sauter, plutôt haut en se servant de ses ailes derrière sa carapace comme moyen de propulsion. David, après avoir manqué de se prendre la chose dans la figure et avoir redonné quelques coup de tong pour la route, décida de passer au niveau supérieur : il partit chercher les chaussures de randonnée. C’est là que Mathilde rentre en jeu avec un pot de Nutella vide dans lequel elle l’enferme, après un coup de chaussure de randonnée quand même. La créature a quand même une carapace bougrement solide. Elle est ensuite relâchée au fond du jardin.
L’histoire pourrait s’arrêter là mais que nenni ! Quelques heures plus tard, c’est la même bête qu’on retrouve dans le salon… David, préparé psychologiquement, s’arme d’une chaussure de marche et tente de broyer le pauvre insecte, mais il résiste, profitant des crampons comme échappatoire, changeant d’arme et de tactique, David profita d’un instant de vulnérabilité de la bête restée sur le dos pour lui assener le coup fatal. Le cadavre éventré de l’énorme chose reste par terre dans un coin du salon. Mais là encore ce n’est pas fini. Le surlendemain le cadavre se remet à bouger. En y regardant de plus près on s’aperçoit en fait qu’il s’agit de plein de minuscules fourmis qui le portent sur leur dos. On les laisse faire en les guidant quand même vers la sortie.
Comme quoi il ne faut jamais provoquer un chasseur chez lui et comme dit David « c’est la sélection naturelle, la prochaine fois il aura une carapace plus solide ».